Dans mon enfance j’ai pas arrêté de bouger pour suivre mes parents et il m’en reste un esprit nomade. J’ai traversé pas mal de coins de France et d’ailleurs, habité ici ou là, et s’en ai suivi une certaine dose de confusion et de grosses fêtes en tous genres dans ma jeunesse. Mais j’étais sûre d’une chose, il fallait que je participe à la fabrication du monde. Dans ma famille, les femmes se tenaient à l’écart, élevaient de nombreux enfants et je me suis opposée à cette éducation genrée.

Chez moi les femmes, comme les enfants ne prenaient pas part aux conversations sérieuses, alors moi non plus pendant longtemps. Du coup j’étais ailleurs, dans les livres, où j’ai appris bien autre chose que ce qu’on me montrait à la maison.

Les bouquins j’aime ça, ceux que je lis ceux que j’écris, j’aime la langue écrite qui parle de ce qui est invisible au quotidien et de la face cachée de l’humanité. Et puis faut pas grand chose pour apprendre des mots, écrits par nous même et par les autres : De l’encre et du papier.

J’ai été instit pendant 20 ans, dont 11 ans d’enseignement en Guyane ; ce qui m’a permis de décrocher à mon retour en france, où je ne me suis plus du tout sentie à ma place dans ce cadre là d’éducation.

Je suis alors passée de l’Education Nationale à l’Education Populaire.

J’étais à Culture et Liberté Garonne ; c’est là que j’ai connu les ateliers d’écriture, et me suis formée à les animer. Là que j’ai croisé Jérôme et Marie qui se préparaient à démarrer leur propre envie de faire de l’Education Populaire.

Passer par des années de vie au bord d’un fleuve sauvage et dans la plus grande forêt du monde avait changé ma vision de la vie, et propulsée vers des envies de liberté, de voyage et de naturel. C’est pourquoi, croisant la Volte, j’ai été attirée. Tout de suite ils m’ont ouvert les portes vers un espace nouveau et vivant où j’ai été accueillie, avec toute mon ignorance quant à cette autre éducation populaire libre, où chacun peut co-construire le collectif.

Qui je suis à la Volte ? Tout simplement moi même.

Toujours gourmande de mots, j’ai investi l’outil Porteurs de Paroles, expérimenté des ateliers d’éduc pop, des animations internes, co crée des objets non identifiés pour participer au réveil de nous même et de tous. J’ai moins la tête dans les livres.

Un collectif en mouvement ou chacun peut proposer, provoquer, dire ce qu’il a à dire dans un climat d’écoute, questionner, déconstruire, découvrir et vivre à fond chaque instant passé ensemble.

La Volte ça me déconstruit ça me politise, ça m’agite, ça m’apprend, ça me vivifie, ça me conscientise.

La Volte c’est un rocher qui bouge mais où je m’accroche depuis maintenant des années parce que j’y trouve tout sauf la bêtise, la haine, la jalousie, et qu’il y a à la fois :

de l’intelligence et de l’amour,

de la joie et du politique,

du plaisir fou et de la profondeur,

de la contestation et du consensus,

de la liberté et du respect,

de la Volte et de la Molte :).