Je suis née dans une famille aux apparences trompeuses. Mère noble, père bourgeois, iels se sont (nous ont) construit un patrimoine quand nous allions nous habiller chez les cousins paysans ou Emmaüs.
J’ai eu une scolarité sage, je ne me laisse pas la place pour déborder, j’ai bien compris que ça peut être dangereux et faire mal. Collège et lycée à Fermat (les toulousain.es apprécieront) je me sens toujours un peu à côté de là où je dois être. Je souhaite sauver le monde, j’ai toujours voulu sauver le monde. Alors je tente une première année de médecine. Échec. Une école de commerce privée bien sous tout rapport. J’y découvre l’envers du décor, celui que je ne cautionne pas. Je file suivre un master en gestion de projet humanitaire. Je ne partirai jamais en mission dans un pays chaud à apporter de l’eau aux enfants.
Non, à la place je découvre le joyeux monde de Disco Soupe, asso de sensibilisation au gaspillage alimentaire. Premier réel engagement associatif, je plonge toute entière dans la marmite en 2014 et je découvre un type de militantisme, la stygmergie, la joie de la rue, les AG à 50,… Une bien belle époque ! Un premier tournant dans ma vie. Quitte à ne pas sauver le monde je vais sauver des fruits et légumes invendus : les Repêchés Mignons sont nés ! Des confitures exotiques aux invendus, totalement le genre de décalage que j’aime !
Je suis une autodidacte de la facilitation. J’ai fait mes premières armes dans les collectifs dans lesquels je gravitais. Avec toutes les erreurs et les joies que l’on peut imaginer.
L’envie d’en faire mon métier est arrivée en 2016 avec ma rencontre avec l’Université du Nous. Les outils sont puissants, les postures alignées, le jeu a l’air vraiment agréable à jouer, le plaisir et l’humilité sont là… Je m’affirme dans mon envie de devenir facilitatrice, monte une asso prétexte avec des amies et me teste jusqu’à me sentir à peu près légitime.
C’est à ce moment là que je rencontre Marie et Jérôme. Marie qui m’ouvrira les portes de la Volte, Jérôme qui me formera et me soutiendra comme rarement j’ai pu être soutenue.
C’est le début de l’écriture de mon histoire à la Volte. J’y explore tout un panel de possibles autour de la facilitation : accompagnement de collectifs dans leurs dynamiques humaines et collectives, animation d’ateliers d’arpentage, animations de débats dans les bars ou centres sociaux, (dé)formations pour continuer à co-construire du savoir chaud (et parfois un peu froid j’avoue),…
La Volte c’est un espace de tous les possibles. Une faille dans l’ordre établi. Le premier espace de réelle liberté d’agir que j’ai rencontré.
Ce sont des individus comme toi et moi qui se posent des questions et préfèrent se les poser ensemble quitte à ne pas être d’accord ou à ne (surtout) pas trouver de réponse. C’est un collectif organique qui change de couleur, évolue, mute tous les jours. C’est une horde dans laquelle tou.te.s les Volté.es auront toujours leur place. C’est une culture de la culture commune plutôt que de l’ordre et de l’organisation. C’est ce qui me fait me sentir vivante quand je parle de ce qui me fait vivre.
La Volte c’est un espace où on échange des savoirs en tout genre, où on se réunit pour co-créer, où on débat, on rit, on cuisine, on joue au ping-pong, on lit, on est pas d’accord et on veut pas l’être, où on déconstruit pour mieux reconstruire, où on s’aime collectivement.
La Volte c’est mon espace chaudoudou enragé !
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